SOLIDARITÉ  MAGAZINE

 

Bulletin de la Commission de la Solidarité Internationale
de l’Association Voir Ensemble

 

     N° 54                                                                                      mai 2022

 

« Le propre de la solidarité, c’est de ne point admettre d’exclusion. »

Victor Hugo

 

Siège : Voir Ensemble, Solidarité Internationale, 15 rue Mayet, 75006, Paris

CCP : Voir Ensemble, Solidarité Internationale : 5755065 L 020

Téléphone (responsable de la Commission) : 06 60 63 96 60

Adresse électronique : csi@voirensemble.asso.fr

 

 

Équipe de Rédaction : Yves Dunand, André Maitrias, Cécile Guimbert,
                         Marie-Claude Cressant, Alain Bardet, Martial Lesay

 

 

Ce bulletin est distribué gratuitement mais les dons à la Commission de la Solidarité Internationale pour soutenir ses actions en faveur de ses partenaires étrangers sont les bienvenus.

Les chèques doivent être libellés à l'ordre de "Voir Ensemble, Solidarité Internationale", et adressés directement à :

Voir Ensemble, Commission de la Solidarité Internationale,

15 rue Mayet, 75006 Paris.

Vous pouvez également effectuer des dons par virement bancaire sur le compte de la CSI :

IBAN : FR54 2004 1000 0157 5506 5L02 097

 

Nous enverrons en retour un reçu fiscal car tout don effectué à une association reconnue d'utilité publique donne droit à une déduction fiscale de 66% de son montant.

 

Avec nos plus chaleureux remerciements anticipés !

 

 

Au sommaire

 

Éditorial

Bilan de l’activité de la CSI en 2021

Compte rendu du quinzième Rassemblement de la CSI

Un Groupe engagé aux côtés de la CSI :  2021 - Une année solidaire

Cent-vingt ans de l’Action Catholique des Femmes,  l’équipe locale de Lille œuvre pour un centre d’éducation pour élèves aveugles et malvoyants du Togo !

Nouvelles du Centre des Jeunes Aveugles de Dschang (Cameroun)

Monsieur Braille, merci !!

Se résigner face à l’adversité ou croire et avancer !  Exemple d’un projet dynamique au TOGO 

L'Institut National d’Éducation et de Formation des Jeunes Aveugles du Sénégal (INEFJA) célèbre aujourd'hui ses 40 ans.

Rubrique humour

Recette : Poulet Yassa  (pour 4 personnes)

 

 

Éditorial
par Yves Dunand, responsable de la CSI

 

Dans ce nouveau numéro de notre bulletin Solidarité Magazine, dont nous avons décidé de nous limiter à une seule parution annuelle, vous retrouverez l’essentiel de l’actualité de notre Commission et de la déficience visuelle en Afrique francophone, ainsi que les rubriques humoristique et culinaire qui lui apportent une touche divertissante que beaucoup d’entre vous semblent apprécier.

Mais pour commencer, nous tenons à rendre hommage à deux militantes de la solidarité internationale récemment disparues.

Il s’agit tout d’abord d’Henriette Berthomey, ancienne trésorière de la CSI, à qui notre Président national rendait un hommage amplement mérité par ces mots :

« Henriette Berthomey est décédée le 4 septembre. Elle était dans sa 98e année. Elle a gardé jusqu’au bout sa lucidité et un caractère bien trempé. Elle s’est totalement impliquée dans les nombreuses activités militantes de son mari, Raymond, tout en acceptant elle-même des engagements associatifs. En mai 1970, elle était à La Baule lorsque nous avons créé la commission d’Aide en faveur des aveugles du Tiers-Monde, dont elle fut trésorière plus de vingt ans. Je me rappelle le dévouement, l’imagination et le dynamisme qu’elle a manifestés quand elle a organisé une tombola nationale solidaire. À titre personnel, je n’oublierai jamais la générosité et la qualité de son accueil chaque fois que je venais à Montauban. J’étais reçu comme un fils chez Henriette et Raymond. Cette femme exceptionnelle avait une foi inébranlable. Depuis le décès de Raymond, elle aspirait à le rejoindre auprès du Père. Je ne doute pas que Dieu lui a accordé la paix et la joie éternelles. Elle continuera désormais à veiller sur nous. »

Ensuite, le 21 janvier dernier, c’est avec une grande tristesse que nous apprenions le décès de Cécile Bertram, qui a quitté notre Comité en 2013 mais restait toujours attentive à la vie de notre Commission et à chacun d’entre nous. Cécile a cheminé à nos côtés pendant vingt ans dès 1993 où elle est devenue l’une des deux vice-présidentes, comme nous disions à l’époque. Outre ses grandes qualités humaines soulignées par tous ceux d’entre nous qui l’ont connue, elle a été notre déléguée au CCFD et elle nous a épaulés dans le comité de rédaction de Solidarité Magazine pendant de nombreuses années, ce bulletin lui sera donc tout naturellement dédié, au travers du poème choisi par Caty Cavaillès qu’elle aurait certainement beaucoup apprécié et qui vient conclure cet édito.


 

L’arbre et la graine

 

Quelqu’un meurt,

et c’est comme des pas qui s’arrêtent…

 

Mais… si c’était un départ pour un nouveau voyage ?

 

Quelqu’un meurt,

et c’est comme une porte qui claque…

 

Mais… si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ?

 

Quelqu’un meurt,

et c’est comme un arbre qui tombe…

 

Mais… si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ?

 

Quelqu’un meurt,

et c’est comme un silence déchirant.

 

Mais… s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?

 

Benoît MARCHON

 

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Bilan de l’activité de la CSI en 2021

 

En 2021, la totalité de nos appuis a été consacrée à des écoles ou structures éducatives, pour un montant total de 16 700 euros.

Ce soutien se manifeste par 4 types d’actions :

-        financement à titre transitoire de la rémunération d’enseignants et d’éducateurs spécialisés au Togo, au Cameroun et à Madagascar ;

-        contribution au budget nourriture d’une structure togolaise ;

-        parrainage d’élèves de deux structures malgaches ;

-        fourniture de matériel didactique (machines Perkins, cubes et cubarithmes, tablettes et poinçons).

 

Côté recettes, nous avons à nouveau pu compter sur diverses sources de financement : une contribution toujours substantielle de l’Association des Amis des Aveugles et Déficients Visuels, une subvention du Lions club Clermont Volcans, les recettes d’une vente d’artisanat à l’occasion du cent-vingtième anniversaire de l’Action Catholique des Femmes de Lille, des dons de quelques Groupes de Voir Ensemble et de particuliers, complétés par une subvention de l’association Voir Ensemble sur la base de notre rapport d’activité 2021 et des projets inscrits à notre budget prévisionnel 2022.

 

Les principaux temps forts de la vie de la CSI en 2021 ont été :

-        Notre quinzième Rassemblement qui s’est tenu les 25 et 26 septembre à Dijon, en présence d’une soixantaine de personnes le samedi après-midi, autour du thème « La solidarité internationale face aux conséquences de la crise sanitaire mondiale ».

-        L’animation assurée par Marie-Claude Cressant le 19 octobre, à l’occasion du pèlerinage de Lourdes, devant une assemblée d’une quarantaine de personnes.

-        Une vente d’objets artisanaux, à l’initiative de notre coresponsable adjointe Valérie Haccart, dans le cadre d’une manifestation organisée à Lille pour le cent-vingtième anniversaire de l’ACF (Action catholique des femmes).

À souligner également la mobilisation de membres de la CSI et du Groupe du Puy-de-Dôme pour le transport et le stockage d’un important lot de livres en braille donnés par le Comité de l’AVH de Vendée.

Nos envois de matériel sont toujours assurés avec assiduité et efficacité par l’équipe des « chiffonniers » coordonnée par Alain Bardet. À raison d’au moins dix colis par semaine, Alain et son équipe ont envoyé à une trentaine de partenaires un matériel très disparate, difficile à évaluer, comprenant tablettes et poinçons, cubes et cubarithmes, livres et revues en braille, cannes blanches et embouts, jeux adaptés, matériel de basse vision, quatre machines Perkins et une machine dactylo, deux postes radio, un appareil Victor Stratus...

Au total, l’estimation des heures de bénévolat effectuées au service des actions de la CSI se monte à plus de 1800 heures pour 2021.

 

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Compte rendu du quinzième Rassemblement de la CSI
par Yves Dunand

 

Les 25 et 26 septembre 2021, la CSI a tenu à Dijon son quinzième Rassemblement autour du thème : « La solidarité internationale face aux conséquences de la crise sanitaire mondiale ». En dépit du contexte encore relativement incertain au moment où nous avons envoyé notre circulaire, nous avons eu la joie de réunir à nouveau une soixantaine de participants le samedi après-midi.

 

Les présentations très concrètes de nos intervenants, Jean-Luc Chabod et Marie-Hélène Renaud pour l’association « Voir au Togo », Mireille et Martial Rahaririaka pour Mampitasoa Handicap Madagascar, ont été suivies avec intérêt par un auditoire attentif et très sensible aux difficultés inimaginables qui font encore obstacle dans ces pays à la scolarisation des jeunes aveugles et malvoyants.

Bien sûr je n’oublie pas non plus notre troisième invité, Paul Tezanou, qui, bien que désormais privé de sa voix, a su soulever l’enthousiasme de l’assemblée qui lui a fait une standing ovation pour saluer l’intervention à la fois poignante et pimentée de l’humour qui le caractérise, qu’il nous a présentée grâce au laryngophone qu’il maintient appuyé contre sa gorge, un nouvel instrument qu’il maîtrise déjà à la perfection ! Il nous a ainsi prouvé qu’il n’a rien perdu de son charisme et de sa puissance mobilisatrice pour la cause qui nous réunit à la CSI, celle de la promotion des personnes aveugles et malvoyantes des pays les plus démunis, un engagement dont nous avons pu montrer une illustration en présentant à nouveau la vidéo tournée au Centre des Jeunes Aveugles de Dschang.

 

Notre après-midi du samedi s’est conclu par une promenade très agréable dans le jardin botanique situé à proximité de l’hôtel, pour laquelle Jean-Claude Lesecq, responsable du Groupe local, nous a servi de guide, et l’animation proposée en soirée par un groupe de musique médiévale nous a procuré un agréable voyage dans le temps à travers l’Europe des seizième et dix-septième siècles.

 

Le dimanche, nous avons procédé au renouvellement de notre Comité, au sein duquel nous sommes très heureux d’accueillir Philippe Ley, jeune retraité malvoyant de Nîmes qui devrait assurer une nouvelle mission à Madagascar dès que les conditions de voyage le permettront. À travers la présentation que j’ai lue en son absence, l’assemblée a bien perçu à quel point son dynamisme et son éclectisme peuvent être de précieux atouts pour l’action de notre Commission.

 

Par ailleurs, nous avons eu le regret d’apprendre le retrait de Patty Bodet de notre Comité, Patty dont nous avons salué l’apport humain au sein de notre équipe en termes de disponibilité et de générosité, ainsi que l’engagement par les deux missions pour lesquelles elle a accompagné Nicolas Kokouma au Togo en 2018 et 2019. Nous sommes toutefois pleinement rassurés de savoir qu’elle ne nous quitte que pour mieux nous soutenir par des actions de sensibilisation qu’elle entend mener parmi les membres du Secours Catholique et au sein du Groupe de Voir Ensemble Puy-de-Dôme.

 

Je tiens à féliciter le responsable du Groupe local, Jean-Claude Lesecq, pour la bonne organisation de ce week-end, ainsi que tous les bénévoles du Groupe qui lui ont prêté main forte pour nous accueillir et nous raccompagner à la gare, sans oublier Dominique Allain qui s’est comme toujours montré d’une grande disponibilité. Dominique à qui nous devons aussi la présence et l’intervention très riche du représentant du CCFD local, Claude Petit, que je l’ai chargé de remercier chaleureusement en notre nom, et l’animation par le groupe Aineo de la célébration qui a clôturé notre rassemblement avec des chants très entraînants. Une mention spéciale aussi à notre aumônier, Hervé Rollin, qui a su trouver les mots pour nous exhorter avec beaucoup de conviction à poursuivre notre chemin solidaire aux côtés de nos frères et sœurs aveugles d’Afrique francophone.

Enfin, ce week-end nous a donné l’occasion de retrouver de nombreux amis, dont certains anciens militants de notre cause, et de faire de nouvelles rencontres. Au nom de notre Comité, je tiens à remercier chacun d’entre eux pour sa présence, et je vous donne rendez-vous en 2023 pour notre seizième Rassemblement à Paris !

 

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Un Groupe engagé aux côtés de la CSI :
2021 - Une année solidaire
par André Maitrias (responsable adjoint de la CSI)

 

Le Groupe Voir Ensemble Puy-de-Dôme, soutenu au niveau régional par des membres des Groupes de Haute Loire et du Cantal, a fait vivre son engagement pris en 2018 à soutenir et permettre la scolarisation d’enfants et étudiants aveugles et malvoyants à Antananarivo, accompagnés sur place par l’association MHM (Mampitasoa Handicap Madagascar).

La pandémie, dans ce pays, a rendu plus difficile encore la vie quotidienne des enfants, des étudiants et de leurs familles. Le confinement a interrompu la scolarité début avril jusqu’au 15 juin et rendu les cours à l’université très aléatoires. L’activité économique a été stoppée, ce qui a durement impacté les familles. Cette année, celles-ci ont été confrontées à la pénurie alimentaire (sécheresse, récession économique, arrêt des activités de production...).

 Nous avons pu leur venir en aide grâce aux dons reçus, en particulier celui du Lions Club de Clermont Volcans, qui a permis la fourniture de rations alimentaires d’urgence à des familles dans le besoin.

En outre, malgré les difficultés, nous pouvons nous réjouir d’un certain nombre de réussites :

-        nouvelles scolarisations

-        rénovation de la classe inclusive de l’école Antsahavory

-        validation du travail par le Ministère de l’Éducation malgache qui a titularisé et payé l'enseignant spécialisé

-        apport de nouveaux équipements

-        paiement des frais de transports qui pèsent lourdement sur les familles

-        fourniture de matériels et livres éducatifs, tablettes et cannes blanches... 

Les résultats scolaires sont aussi encourageants, avec l’admission au collège de la première élève scolarisée en inclusion malgré son handicap. Tous les étudiants ont pu valider leur grade universitaire, certains sont prêts à entrer dans la vie active.

Ces résultats sont la récompense de la mobilisation du Groupe, des dons récoltés et du partenariat très étroit mené avec l’association MHM. Sur place, celle-ci organise, accompagne et veille à l’utilisation efficace des aides apportées.

Si le Groupe s’est trouvé limité cette année, faute de pouvoir organiser des manifestations génératrices de revenus (théâtre, concerts...), la générosité a néanmoins été au rendez-vous pour permettre de sauver ce qui devait l’être et prolonger ce chemin de réussite.

Voici nos projets en partenariat avec l’association MHM pour 2022 :

-        poursuite du financement des transports des élèves, des étudiants et de leurs accompagnateurs, pour l’accès à l’école, à l’université ou au Centre Numérique pour Déficients Visuels

-        fourniture d’équipements complémentaires (ordinateurs, machines à écrire, enregistreurs...) 

-        financement et envoi de matériel pour répondre aux besoins particuliers (papier et livres braille, bouliers, cubarithmes, cannes blanches...)

-        financement du salaire d’une enseignante non pris en charge par l’État malgache

-        appui à un dossier auprès d’une fondation pour l’établissement d’une connexion Internet pour l’école

-        poursuite et réorganisation des soutiens à distance en français

-        relance des manifestations génératrices de revenus (concerts, pièces de théâtre, ventes...), mobilisation de Clubs services (Lions, Rotary...)

-        accompagnement de l’association MHM dans son projet d’ouverture d’une deuxième école au centre d’Antananarivo (équipement, recrutement d’un enseignant, moyens de fonctionnement...)

-        travail en lien avec l’action d’un membre de la CSI qui doit se rendre sur place dans le cadre d’une mission bénévole, pour apporter son expertise et nous aider à hiérarchiser les besoins

-        collecte et acheminement des dons de matériels et livres, comme ce fut le cas pour ceux des Groupes d’Angers et du Cantal et du Comité de l’AVH de Vendée

Enfin, au sein de notre Association nationale Voir Ensemble, nous entendons contribuer à répondre aux besoins d’autres associations et écoles d’Afrique francophone où, comme à Madagascar, la pandémie fait sentir aujourd’hui ses effets délétères sur l’inclusion des personnes aveugles et malvoyantes qui subissent la violence de la double peine.

Ces engagements, nous souhaitons les partager avec nos donateurs et partenaires. C’est à notre portée. Chaque centime collecté est affecté à l’aide directe, c’est l’éthique qui nous anime. Puissent d’autres Groupes se joindre à nous dans cet élan de solidarité et s’emparer d’un projet de parrainage. Les besoins sont réels.

 

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Cent-vingt ans de l’Action Catholique des Femmes,
l’équipe locale de Lille œuvre pour un centre d’éducation pour élèves aveugles et malvoyants du Togo !

 

Voilà des mois que nous nous préparions ! Semaine après semaine, sous l’impulsion de notre amie Valérie (*), nous fomentions un projet audacieux de confectionner des petits objets à vendre, pour venir en aide à une association togolaise en faveur de femmes et d’enfants déficients visuels.

Ce projet consistait à faire preuve d’imagination à l’aide de dessins et plans, pour réaliser des objets originaux, utiles et ludiques, dont toutes sortes d’animaux : oiseaux, chiens, éléphants…

Peu à peu, naissaient des petites merveilles qui nous rendaient fières et heureuses de nos mains créatives.

Notre bonheur était de rendre service, de se sentir solidaires. 

Pendant des mois, nous avons pensé à ces femmes, à ces enfants, privés de vue, que nous ne connaissions pas et dont déjà nous partagions la vie.

Anna, Chantal et les 2 Francine de Lille au Nord de la France

 

 

(*) Valérie Haccart : Équipe Départementale Nord-Lille de l’Action Catholique des Femmes et co-responsable adjointe de la CSI de Voir Ensemble.

 

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Nouvelles du Centre des Jeunes Aveugles de Dschang (Cameroun)

 

Séance de remise des kits d’entretien de la peau
aux pensionnaires albinos du CJAD

 

Dès son retour au Cameroun le 2 novembre 2021, le Directeur du CJAD, Mr Paul Tezanou, a remis à Nadège, l’administratrice du centre susmentionné pendant son absence, un sac dans lequel se trouvaient 5 pochettes contenant chacune une pommade cicatrisante, une grande crème plus 4 petits "après soleil", 2 gels douche de protection anti-rougeur, 2 laits de protection anti-rougeur et un apaisement rapide. Ce don du cœur pour la protection de la peau des albinos lui a été remis par Madame Muriel, participante au 15ème Rassemblement de la Commission Solidarité Internationale de Voir Ensemble (CSI), tenu les 25 et 26 septembre 2021 à Dijon. Étant elle-même albinos, elle a réalisé les multiples problèmes de peau auxquels les albinos des zones tropicales peuvent faire face. La séance de remise a eu lieu le samedi 13 novembre 2021.

 Pour la petite histoire, ces cinq enfants albinos se sont retrouvés au Centre des jeunes aveugles de Dschang à cause des problèmes de vision qu’ils ont éprouvés en situation de classe ordinaire. Pratiquement, leurs yeux bougeaient tellement qu’ils ne pouvaient pas suivre les lignes de leurs cahiers, encore moins lire les résumés sur le tableau noir. Du coup, ils étaient exclus de la classe par leurs enseignants qui ne comprenaient pas le début de leur cécité partielle. Dorénavant, ils continuent leur cursus scolaire en prenant des notes en braille.

Ces enfants ont sauté de joie quand leur Directeur leur a annoncé la séance de remise de ces dons. Il leur a tout d’abord raconté les circonstances de leur découverte par Madame Muriel à travers la vidéo sur les différentes activités du centre présentée pendant le Rassemblement de la CSI. Cette dame au cœur d’or a eu la gentillesse de proposer à Paul, s’il le pouvait, de ramener dans ses bagages ces produits pour ces élèves vulnérables. Pendant cette narration, les enfants ont été très attentifs et motivés (voir photos ci-contre). Désormais leurs soucis pour leurs problèmes de peau seront en partie résolus.

 

Rapport d'activités de la nouvelle accompagnatrice scolaire pour la période de septembre 2021 à mars 2022

 

À la rentrée scolaire 2021-2022, j'ai intégré les effectifs du personnel du Centre des Jeunes Aveugles de Dschang. Ayant moi-même des problèmes de vision, j’ai commencé à m'intéresser à l'écriture et à la lecture du braille, ce qui m'a poussée à suivre une formation spéciale organisée par le CJAD en mars 2020, au début du confinement décrété au Cameroun pour faire face à la Covid-19.

Titulaire d'une licence en Droit, après avoir exercé comme animatrice radiophonique, j'ai abandonné ce domaine, car le goût pour l'éducation des tout-petits et spécialement celle des personnes mal et non-voyantes a pris le dessus.

Dès l'année scolaire 2020-2021, j'intègre donc l'École Normale des Instituteurs de l'Enseignement Général pour suivre une formation, à l'issue de laquelle j'obtiens le CAPIEMP (Certificat d'Aptitude Professionnelle des Instituteurs de l'Enseignement Maternel et Primaire) avec une place de 3ème major départemental.

Vue mes performances, le Directeur du CJAD décide de me garder définitivement parmi les effectifs de son personnel. Je suis alors affectée à la salle d'initiation Braille accompagnée de ma collègue Toukam Gaëlle qui par la suite retournera à l'école pour poursuivre ses études, me laissant ainsi seule effectuer cette lourde tâche.

Ici à la salle d'initiation braille, je travaille de lundi à vendredi, de 8h00 à 14h30 avec une pause d'une heure entre 12h et 13h. J’ai sous ma responsabilité en début d'année scolaire 4 enfants mal et non-voyants : Hervé Aimé, Hazaël, Gabriel et Fadimatous. Au cours de l'année scolaire, deux d'entre eux ont obtenu l'aptitude à l'écriture et à la lecture du braille avec respectivement les moyennes de 16/20 et 18/20. Ils ont été inscrits à l'école suivant leur différent niveau d'étude avant leur problème de cécité.

Chemin faisant, nous avons accueilli deux autres enfants non voyants, Darel et Keurtuce.

Ce dernier, âgé de 5 ans, a aussi un retard de langage mais il commence à s'exprimer peu à peu et s'active à travailler sur la planchette tous les jours. Actuellement dès qu'il entre dans la salle, il prend sa place et commence à placer son matériel de travail tout seul, ce qui témoigne de son évolution.

Parmi ces enfants nous avons un anglophone nommé Fadimatous qui est un réfugié de la guerre dans le Nord-Ouest Cameroun. J'ai grâce à mon bilinguisme su lui redonner confiance en lui et on s'est mis à fond au travail (lecture et écriture du braille). Vu les prérequis qu'il possédait déjà, nous avons poursuivi le travail avec la lecture syllabique, puis l'écriture des phrases, des textes et des résumés des cours de “Class three”. Grâce à sa détermination, il a obtenu une moyenne de 16,25 au premier trimestre. En février 2022, il a été inscrit dans une école anglophone en “class four" et on peut lire la joie de vivre sur son visage tous les matins quand il s'en va à l'école.

Avec Darel, nous avons traversé les différentes étapes d'apprentissage de la lecture et de l'écriture braille. Tout d'abord la lecture de l'alphabet, des chiffres, des signes mathématiques et des signes de ponctuation sur les planchettes, puis l'écriture sur planchettes. Ensuite nous sommes passés à la lecture et à l’écriture sur papier en suivant le même processus. C'est un enfant très intelligent qui apprend vite. Il nous reste à travailler la vitesse à l'écriture pour lui permettre d'intégrer une salle de classe l'année scolaire prochaine et de prendre aisément ses notes.

Le matériel de travail utilisé en salle d'initiation est varié. Nous avons entre autres : des planchettes, des chevilles, des papiers format A4, des poinçons, des tablettes, des manuels scolaires du programme, pour permettre à chaque enfant d'avoir le niveau de la classe qu’il va intégrer.

Outre ce travail d'initiation, j'assure aussi des cours de remise à niveau en français pour les élèves du premier cycle secondaire (6 élèves), et aussi pour ceux de l'école primaire (4 élèves) tous les mercredis après-midi.

Je m’occupe de ceux du premier cycle de 14h40 à 15h40 et, selon l'évolution de leurs différents programmes à l'école, nous travaillons en Orthographe, Grammaire, Conjugaison, Production d'écrits, Expression Orale, Correction Orthographique et Dictée. Avec ceux du primaire, nous travaillons de 15h40 à 17h00. En plus des sous-disciplines de français susmentionnées, nous travaillons en sciences et technologies (SVT, physique-chimie, sciences agro-pastorales et piscicoles, technologie), éducation au développement durable, mathématiques, informatique, valeurs citoyennes, valeurs sociales.

Le sens du travail, du rendement et la polyvalence étant les maîtres-mots au Centre des jeunes aveugles, j’ai aussi été affectée à l'imprimerie braille, où j'assiste très souvent mon collègue chargé de cette activité. Ici, pendant les périodes des examens mensuels, nous scannons les sujets, puis nous les transcrivons et les embossons grâce aux différentes machines. Lorsque les examens sont terminés, les copies sont ramenées au centre où nous procédons à la traduction avant de les renvoyer dans les différents établissements pour correction par les enseignants.

C'est un travail que je fais avec beaucoup de passion. Toutefois je rencontre aussi des difficultés étant donné que ces élèves sont des enfants à besoins éducatifs spéciaux. Il faut leur accorder plus de temps, être assez patiente avec eux, être à leur écoute, leur donner l'amour dont ils ont besoin. Je rencontre également des difficultés financières : étant responsable de famille, mon salaire très souvent ne me permet pas de régler toutes mes factures, y compris le transport pour me rendre au travail. 

Sur ce, je dis merci au Directeur du CJAD Monsieur Paul TEZANOU qui, malgré son état de santé précaire, fait des pieds et des mains pour se tenir à ses engagements sur ce plan et nous assure de bonnes conditions de travail.

Carelle DANCHI, Dschang le 14 mars 2022

 

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Monsieur Braille, merci !!

 

Monsieur Braille, merci !

Pour toute la lumière

Qu'un jour vous avez mise

Dans le cœur de vos frères

Par vous ils sont heureux,

Leur longue nuit s'éclaire

Et vos doigts de lumière

Leur ont donné des yeux.

 

Quel trésor magnifique

Vous leur avez laissé !

Grâce aux six points magiques

Que vous avez tracés,

Pour tant d'ardeur secrète,

De dévouement aussi,

Les non-voyants vous crient

Monsieur Braille, merci

 

Les grands espoirs et les joies promises

Sont désormais venus à leur secours.

Dans leur cœur s'inscrit une devise :

VAINCRE LA NUIT pour triompher des jours.

 

Monsieur Braille, merci

Pour le bel héritage

Que vous avez transmis

Aux hommes de courage.

Grâce à vous, ils ont pu sortir du grand silence

Et leur reconnaissance

Pour toujours vous est acquise

Des hommes par milliers, en découvrant les livres,

Retrouvent les raisons et les forces de vivre,

Pour tant d'amour sublime et de génie aussi

L'univers crie unanimement :

Monsieur Braille, merci !!

Charles HUMEL - 1972

 

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Se résigner face à l’adversité ou croire et avancer !
Exemple d’un projet dynamique au TOGO
par André MAITRIAS

 

L'Institut de Formation et de Réadaptation des Aveugles et Malvoyants (IFRAM), créé en janvier 2000 et implanté dans la ville de Sokodé, chef-lieu de la Région Centrale du Togo, est un centre de référence en matière d'éducation spécialisée et de formation adaptée aux non et malvoyants.

Reconnu par l’État togolais qui lui apporte un soutien dans les limites de ses possibilités, l'IFRAM avait pu bénéficier pendant vingt ans de l’appui technique, matériel et financier de l’Association italienne « LA LUCE VENGA ». Celle-ci avait progressivement pris en charge, dans le cadre d’une convention pluriannuelle, les salaires du personnel, la construction et l'équipement des locaux abritant le centre ainsi que les frais d’eau et d’électricité, sans oublier le matériel didactique spécialisé. 

La convention étant arrivée à son terme et ne pouvant être reconduite, le Centre s’est trouvé dans une situation critique, ne pouvant plus assurer correctement le financement de certains postes d’enseignement. L’existence même de l’Institut se trouvait alors remise en question.

L’équipe de l’IFRAM, sous la direction de M. Paoubadi NABEDE, a montré sa volonté de surmonter l’adversité et d'aller de l’avant en recherchant ce qui pourrait pérenniser l’excellence pédagogique de l'Institut et garantir l’autonomie alimentaire du Centre.

Ainsi est né le projet de création d’une ferme agropastorale associant les élèves en les formant à l’exercice du maraichage et du petit élevage.

À cet effet ont été mobilisés des bâtiments existants sur un terrain de 4 hectares remis par la Luce Venga, alimenté en eau grâce à un forage financé par une ONG locale (UIREM). Du matériel et des équipements financés par l’ONG française Village Solidaire et l’ATA (Association Togolaise des Aveugles) sont venus consolider la faisabilité de ce challenge.

Un budget élaboré avec rigueur a été établi et soumis à la Commission Solidarité Internationale de l'association Voir Ensemble qui avait apporté déjà un financement pédagogique pour éviter une cessation des activités.

Le projet de création de ferme agro-pastorale adaptée aux non-voyants vise deux objectifs spécifiques, à savoir : 

-        Créer un centre de formation et production agro-pastoral adapté aux jeunes handicapés visuels afin de leur assurer à terme une autonomie personnelle.

-        Assurer le fonctionnement permanent et autonome de la cantine scolaire de l'IFRAM, sur la base des produits de la ferme. 

Ce projet ambitieux, animé par un formateur agricole recruté à cet effet, bénéficiera des compétences en matière agro-pastorale du directeur de l’Institut. Il réunira et formera des promotions d’une dizaine de garçons et filles.

D’un montant conséquent dans la première version qui nous a été présentée, ce projet est d'ores et déjà partiellement financé.

En effet la CSI, avec une aide de la Fondation de la Banque de France, a décidé de soutenir ce projet à hauteur de 3800 euros, dans le cadre d’une convention de financement portant sur le volet maraichage qui permettra d'assurer la sécurisation du site, l’adduction d’eau, la fourniture de petit matériel et de semences ainsi que le salaire d'un formateur.

Par ailleurs, notre partenaire nous a informés que le volet élevage a également pu démarrer grâce à un appui qu’il a obtenu pour la construction d’un poulailler et d’un logement pour un volontaire qui vient d’être recruté.

Après la phase de lancement du projet, le produit des ventes de la ferme devra permettre d'autofinancer la suite de l'exploitation sur les années suivantes.

C’est l’orientation que souhaite retenir la CSI dans ses actions de solidarité : apporter, non pas une aide de subsistance, mais bien un soutien à la création d’opérations pérennes, réalistes et argumentées, croisant les financements associatifs propres, les aides locales ou gouvernementales et d’autres ONG, et portées par des structures associatives déclarées qui assument leur engagement et leur responsabilité au service des personnes aveugles ou malvoyantes.

 

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L'Institut National d’Éducation et de Formation des Jeunes Aveugles du Sénégal (INEFJA) célèbre aujourd'hui ses 40 ans.

 

« Le 11 février 1982, l’INEFJA ouvrait ses portes et n'a cessé depuis d'éduquer et de former des hommes et des femmes en situation de handicap visuel, disposés à servir leur patrie », se félicite Aly Ball, président de l’Association des Anciens Pensionnaires de l’Institut des Jeunes Aveugles du Sénégal (AAPIJAS, créée à Lyon en 2001).

Dans un communiqué qui rend hommage à cet illustre institut, Ball Aly souligne que sa création est « l’aboutissement de beaucoup d’efforts conjugués et de sacrifices consentis de la part d’une génération d’aveugles qui, par le biais de l’Union Nationale des Aveugles du Sénégal (UNAS), se sont toujours évertués à faire bouger les mentalités pour faire admettre le droit à l’éducation des personnes en situation de handicap ».

« Dans ce combat, ils ont été épaulés par des enseignants spécialisés, des hommes et des femmes déterminés à servir cette cause », a-t-il ajouté.

« L’éducation de l’enfant aveugle n’est toujours pas ancrée dans la mentalité de la population même si les résultats obtenus par l’INEFJA dans la scolarisation des déficients visuels sont plus qu’intéressants. » 

En effet, de cet institut sont sortis des artisans et des spécialistes en télécommunication et d’autres jeunes aveugles qui, après leurs études universitaires, sont devenus des juristes, des politologues, des sociologues, des psychologues, des informaticiens, des kinésithérapeutes etc.

Malgré ces bons résultats, l’AAPIJAS constate avec regret que l’État n’apprécie pas l’éducation de la personne aveugle à sa juste valeur. Elle en veut pour preuve la fermeture de l’établissement pour des problèmes de budget en 1993.

Le président de l'AAPIJAS appelle, dans le même communiqué, l’État à son devoir d’éducation et de formation de tous les non-voyants par des écoles publiques dont l’effectivité est garantie par la Constitution (article 22C). « Il doit en effet tenir cette promesse constitutionnelle concrétisée par la loi d’orientation sociale relative à la protection et à la promotion des droits des personnes en situation de handicap, notamment par la construction d’autres instituts afin que l’école de la République puisse amener tous les enfants handicapés à la réussite et à l’épanouissement. L’État se doit de respecter les conventions et les traités internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits des personnes en situation de handicap. « Il est assez inattendu de constater en 2022 qu’un bon nombre de jeunes aveugles soient encore oubliés dans les abîmes de l’ignorance et de la désespérance », souligne-t-il.

Aly Ball déplore que le Sénégal ne dispose que d’un seul établissement d’enseignement pour les aveugles pendant que l’État se vante de multiplier les écoles publiques.

« N’est-ce pas là une discrimination notoire ? Est-ce normal en 2022 que l’on n’enseigne que trois filières de formations professionnelles alors que larges sont les capacités des personnes en situation de handicap et nombreux les métiers qui leur sont accessibles ? », s'interroge-t-il.

Dans le domaine de l’emploi, l’AAPIJAS se réjouit du recrutement de quelques diplômés aveugles dans la fonction publique mais estime que l’État doit faire plus pour donner un grand espoir aux déficients visuels en quête d’un avenir meilleur.

 

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Rubrique humour

 

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Recette : Poulet Yassa
(pour 4 personnes)

 

Ingrédients:

- 1 poulet entier

- 5 c. à soupe d'huile

- 2 citrons

- 5 à 7 oignons

- 1 tête d'ail

- 1 piment frais ou du piment végétarien

- 1 poivron

- 1 feuille de laurier

- 300 g de riz

- Sel

- Poivre noir

 

Laver le poulet

Mixer les gousses d'ail, le poivre, le sel, le poivron et un peu de piment (réserver la farce obtenue, séparez-la en deux parties)

Couper le poulet en quatre - inciser chaque morceau

Insérer une part de farce dans chaque incision, puis marinez le poulet avec le reste, rajouter le citron, le poivre, le sel, laisser reposer au moins 1h afin que le poulet prenne le goût du citron.

Faire cuire le poulet (grillé au barbecue ou au four)

Couper les oignons en lamelles

Dans une marmite, mettez l'huile à chauffer, faites-y revenir les oignons coupés, laissez-les dorer

Ajoutez-y le jus de citron, un demi verre d'eau, la feuille de laurier, sel, poivre et piment et le reste de la farce.

Mélanger puis laisser cuire environ 15 min à feu doux.

Plonger les parts de poulet cuit dans la sauce.

 

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